Réveillon sur Campagne de France par Halvard Mabire
Lorsque vous fêterez cette fin d’année 2011, CAMPAGNE DE FRANCE sera encore en Mer, en train de batailler, petit mille après petit mille, pour essayer de gagner Wellington, en Nouvelle Zélande. Décidément, j’ai l’impression que jusqu’au bout cela va être pénible et difficile.
Cette nuit nous avons encore eu des périodes de calmes. Je parle du vent, car la mer est toujours aussi agitée et désordonnée. Nous avons beau être encore assez éloignés de la côte, que nous subissons néanmoins un ressac terrible. Les grandes houles qui viennent heurter de plein fouet cette côte escarpée de l’isle du Sud de la Nouvelle Zélande reviennent vers le Large pour heurter la houle qui arrive. Sans compter la mer du vent qui vient en rajouter une couche par la-dessus. Nous avons plus l’impression d’être en train de surnager dans un shaker géant, que de voguer sur un Océan. Il va falloir dire au barman de se calmer. Ce n’est pas bon pour les clients de voir un dément derrière un bar plutôt que dans un asile de fous dangereux. Le résultat de cette fébrilité liquide est que dès que le vent mollit, cela devient ingérable, tellement que le bateau est secoué dans tous les sens. On ne peut même plus dire que les voiles battent, elles claquent à exploser, et nous avons le sentiment que tout va se démantibuler. En plus nous tirons toujours des bords, que ce soit face au vent ou vent arrière. A croire que le vent s’ingénue dans son instabilité à avoir au moins la constance de trouver la direction optimum pour nous emmerder. Nous espérons au moins que ça va être sympa cette Nouvelle Zélande, vu comment on en bave pour essayer d’y aller. Il parait qu’en plus le service d’Immigration est plus que pointilleux. Alors ce serait bien de leur faire passer le message que nous risquons de ne pas être trop d’humeur à supporter des pinailleries. Déjà que la route pour venir n’est pas marrante, si en plus c’est pour se faire emmerder par des douaniers à l’arrivée, on a ça chez nous et ce n’est pas la peine de se taper un demi tour du monde pour ce genre de constat. Mais plus probablement nous allons tomber sur des gens charmants et une fois arrivés, nous oublierons vite les viscissitudes du voyage… En tous cas c’est ce que nous espérons. Sinon, il parait que les premiers sont arrivés. Tant mieux pour eux. Ils ont fait une belle course et comme la chance sourit aux audacieux, il semblerait que les conditions météo les aient un peu plus épargné que nous. Mais encore une fois, ce n’est jamais bon d’être derrière, alors malheur aux vaincus! C’est la loi de la nature, et ce n’est que depuis une époque très récente que l’on se croit obligé d’être compatissant pour les perdants et de dévaloriser les victoires. Nous ne sommes pas comme ça et nous disons bravo à Conrad et Sam, et merci de montrer que le niveau de la course est élevé et que la bagarre pour la tête est féroce. Et il n’y a pas besoin d’une flotte plétorique pour cela. De toutes façons il est difficile d’imaginer qu’il puisse y avoir un jour un grand nombre de participants à la Global Ocean Race, car un Tour du Monde en Class40, c’est tout de même un sacré morceau. En plus, si cette belle course doit vraiment avoir lieu tous les 2 ans comme annoncé par les Organisateurs, cela n’aura pour conséquence que d’éparpiller, le peu de projets de par le monde qui ont vraiment le potentiel pour s’aligner au départ d’une telle Aventure. Participer à la Global Ocean Race est un investissement énorme en temps, en énergie, en préparation et bien sûr aussi financièrement. Par conséquent, il est par exemple vraiment difficile d’imaginer qu’un Team puisse participer à deux éditions consécutives, avec seulement deux ans d’intervalle entre les départs. Cela laisse à peine plus d’un an après l’arrivée pour repréparer l’édition suivante. Ce n’est pas raisonnable. En attendant l’arrivée à Wellington ne marque même pas la mi-course, car il reste trois étapes après celle-ci et donc encore bien des rebondissements à attendre.
A bientôt
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