Equateur

NORMANDY CHANNEL RACE 2013Campagne de France a franchi l’équateur hier soir, moins de deux semaines après le départ de Roscoff. Le Class 40 d’Halvard Mabire et Miranda navigue aujourd’hui en 9ème position d’une flotte qui comptait 26 unités au départ. GDF Suez de Sébastien Rogues et Fabien Delahaye continue d’accentuer son avance, profitant à plein d’une belle traversée du pot au noir qui lui a permis de toucher en premier les alizés de plus en plus toniques qui soufflent au large du Brésil.

C’est la place de dauphin qui fait l’objet des ambitions Franco Allemandes du voilier Mare (Brasseur-Riechers) et du redoutable plan Botin Tales Santander aux espagnols Alex Pella et pablo Santurde. Revenu du diable Vauvert lui aussi à l’occasion de la traversée du pot au noir, mais grâce à son étonnante vitesse, le duo espagnol n’est plus qu’à 16 milles de Mare. Très pénalisé par la perte de son spi médium à un moment crucial de la course, quand il fallait se positionner pour la traversée du pot au noir, puis par l’étalage devant ses étraves de ces zones perturbées et peu ventées, Campagne de France lutte désormais au sein d’un groupe de 4 voiliers pour le gain d’une très honorable 7ème place. Il s’est laissé glisser dans l’est cette nuit, laissant pour quelques hectomètres la 8ème place au voilier autrichien Vaquita (Petter-Hanakamp) calé sur l’ortho. Halvard et Miranda ont pour l’heure abandonné leur atelier couture ; la voile du temps, dans un alizé de plus en plus puisant qui souffle par le travers du bateau n’étant pas le spi. Ainsi que l’explique Halvard dans son billet du jour (ci dessous), le jeu consiste, et jusqu’à la latitude de Rio, à faire marcher le bateau au mieux de ses possibilités, sans choix stratégiques particuliers. vitesse, vitesse…

Le mot d’Halvard :

“Bonjour et bon dimanche.

N’oubliez pas la messe pour ceux qui veulent et autres activités peut-être moins spirituelles, mais néanmoins fort intéressantes que l’on peut faire un jour où l’on n’est théoriquement dégagé des “obligations professionnelles”.

A bord de CAMPAGNE DE FRANCE, R.A.S., si ce n’est les réglages incessants pour s’adapter  aux variations du vent. On a beau aller tout droit, le vent, lui, n’est pas complètement tout droit, ni d’intensité constante.

La flotte des Class40 est en train de se mettre bien en ligne, selon l’ordre de sortie du Pot au Noir (plus ou moins heureux d’un bateau l’autre), la vitesse des carènes et le gré des nuages et petits grains qui modifient l’intensité et la direction du vent. Pas d’option à tenter, pas de chamboulement majeur à espérer avant un bail. Juste faire marcher le bateau au mieux dans la bonne direction et méditer sur les différences architecturales des bateaux et supputer  sur les conditions de vent que chacun a eu entre deux pointages de positions.

Evidemment, il pourrait être toujours un tantinet énervant de constater que là où l’on passe on a systématiquement des conditions moins bonnes que ceux qui ont ouvert la voie. Mais c’est comme ça et c’est pas autrement. Il n’y a pas à dire, une fois de plus on ne peut que vérifier que les courses, c’est mieux quand on est devant. Malheur aux vaincus (en tous cas provisoirement), mais le monde est ainsi fait que bien souvent les riches deviennent plus riches et que les pauvres ont du mal à se refaire.

Cette nuit, nous avons franchi l’Équateur. Encore une fois, j’ai bien regardé, mais comme toutes les fois précédentes, je n’ai pas vu la Ligne. Dans un sens tant mieux, si nous nous l’étions prise dans la quille, ça aurait été le bouquet. En fait, cela ne change pas grand chose d’être dans l’hémisphère sud, si ce n’est que les étoiles sont différentes. En tous cas nous n’avons pas la tête en bas. L’attraction terrestre, c’est quand même un drôle de truc. Dire que l’on peut aller jusqu’au Pôle Sud et se tenir debout sans avoir l’impression d’être à l’envers, c’est pas facile à expliquer à une classe de primaire autour d’un globe terrestre. Comme quoi, Instituteur c’est un métier.

A bientôt

CAMPAGNE DE FRANCE – Hémisphère Sud

A noter…
Halvard Mabire a franchi pour la première fois de sa longue carrière l’équateur durant le triangle Atlantique, en 1977/78. Il était alors navigateur à bord de Serenissima, dont le skipper était Patrice Carpentier.

Miranda Merron est quant à elle passée pour la première fois d’un hémisphère à l’autre sur un bateau à voile en 1998. Elle faisait à l’époque partie de l’équipage féminin de Tracy Edwards, à for du maxi catamaran Sun Alliance, dans le cadre du trophée Jules Verne…

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