Le petit train du Cap Finisterre
La flotte des Class40, en reprenant la mer dimanche à l’aube depuis Roscoff, a bien évité le gros du coup de vent à la pointe de Bretagne. Elle a en revanche dû subir en Atlantique une mer forte, désordonnée, dont les vagues venues de l’ouest ont méchamment malmené voiliers et équipages. Travers au vent, au bon plein, c’est à la queue leu leu que les 26 protagonistes ont entamé la traversée du golfe de Gascogne. Premiers à entrer en Atlantique, GDF Suez (Rogues-Delahaye), Talès (Pella- Santurde) puis Mare (Riechers-Brasseur) ont pu accélérer et se donner un léger avantage.
Halvard Mabire et Miranda Merron ont choisi de faire le dos rond dans des conditions casse bateaux particulièrement détestées par le duo de skippers de Campagne de France. Bien leur en a pris, car au terme de 36 heures de saute moutons, pas moins de 4 Class40 envisagent déjà d’opérer des réparations dans un port de la côte occidentale de la péninsule ibérique. Et non des moindres, puisque le leader “historique” GDF Suez, très appliqué ces dernières heures à “faire le trou”, vient de révéler son intention de s’arrêter afin de réparer ses girouettes de tête de mât arrachées. Il retrouvera aux “stands” Talès, 11th Hours racing (Jenner-Windsor) et Bet 1128 (Manuard-Mura). Marie-Galante (Dominique Rivard/Wilfrid Clerton) ont quant à eux déjà signifié leur abandon pour cause d’avarie de bôme de grand-voile.
Les cartes sont redistribuées en approche du cap Finistère. Campagne de France, parti, en 12 ème place de Roscoff, maintient ce rang au demeurant fort respectable, compte tenu des impressionnants potentiels révélés par les voiliers dernier cri en tête de flotte. Le vent bien calé à l’ouest, et la nécessité de parer au plus près la pointe du cap Finisterre n’ont pour l’heure offert aucune perspective stratégique, et c’est bien le petit train de Finisterre qui va tenter de toucher au plus vite les fameux alizés portugais en formation dans l’ouest de l’Espagne. Il faudra auparavant gérer une zone de calme qui remonte avec le centre de l’anticyclone des Açores. La flotte devrait y buter cette nuit, tout en ouvrant les voiles et en envoyant les grandes voiles d’avant. Une nouvelle configuration de course s’annonce ainsi, aux allures portatives, et sur un terrain de jeu qui va davantage encore s’ouvrir en direction de Madère, puis des Canaries.
La grande bataille de l’Atlantique ne fait vraiment que commencer…