Passage à niveau
On appelle cela un “passage à niveaux”, quand un ou plusieurs bateaux bénéficient en tête de course, avant leurs poursuivants, d’un nouveau système météo, plus favorable et mieux établi.
C’est précisément ce qui est en train de se passer à la pointe occidentale de la péninsule ibérique. Le leader GDF Suez, au duo Sébastien Rogues-Fabien Delahaye, après un arrêt express à Muxia, a rejoint son dauphin franco allemand Mare (Pierre Brasseur-Jorg Riechers) dans un flux de secteur nord appelé à se renforcer toute la journée à plus de 20 noeuds. Ces deux Class40 affichaient déjà ce matin des vitesses entre 9 et 10 noeuds.
Force est de constater que seulement 30 milles derrière ces deux monocoques, c’est un peu la Bérésina. Les poursuivants sont aux prises avec la bordure sud d’un col barométrique, zone de hautes pressions déventées dans lequel ils luttent en multipliant les empannages, leurs vitesses de rapprochement oscillant… entre 1,5 et 2,5 noeuds…. Les “riches” vont devenir plus riches tout au long de la journée, et les Class40 en chasse vont devoir prendre leur mal en patience dans l’attente de l’établissement sur leur zone des flux de nord appelés à se renforcer.
Miranda Merron décrivait la situation en ces termes tôt ce matin : “Pas plus de 2 noeuds de vent dans le nord ouest de l’Espagne. Il règne une tranquillité surnaturelle et un peu inquiétante, quand on sait qu’un front froid est en approche, nous apportant beaucoup de vent.” Et d’expliquer les petits tracas quotidiens : “Nous avons réussi à nous débarrasser d’un casier à homards accroché à notre quille, et qui ne nous certainement pas aidé à avancer, depuis un bon moment probablement. Nous voyons les lumières de Concise et de Picoty. Ils semblent n’aller nulle part eux aussi…”
Campagne de France devrait ces prochaines heures redémarrer, et s’emparer de la 11ème place au bénéfice de l’arrêt au stand respecté par le voilier espagnol Talès près de la Corogne…