Une semaine déjà !

140916CAMPFR_4JML1799-600x400Que le temps a paru long aux solitaires engagés dans cette 10ème Route du Rhum-Destination Guadeloupe ! S’extirper des systèmes dépressionnaires qui déboulent sur la vieille Europe a été à la fois exténuant et douloureux. De nombreux concurrents ont dû jeter l’éponge, et pour les “survivants”, il a fallu puiser loin dans les ressources non seulement physiques, mais déployer aussi des trésors d’ingéniosité et de débrouillardise pour panser les mille et une plaies de leurs bateaux.

Halvard Mabire a dès la sortie de Manche dû mettre sa course de côté, terriblement handicapé par l’avarie de son système de barre. Il a dû patienter jusqu’à la latitude de Gibraltar pour enfin trouver une mer et un vent plus apaisé pour lui permettre de réparer. La tête de la course ne l’avait entre temps pas attendu, s’éloignant loin dans l’ouest tandis qu’il descendait  dans l’est sans capacité à maîtriser sa route. Il est depuis 24 heures redevenu un compétiteur à part entière, attaché à gommer son retard. L’arrivée très prochaine d’un régime d’alizé va lui permettre de tester véritablement les capacités de son Campagne 2 France, un tout nouveau Pogo 40 S3 dessiné précisément pour les allures de vent portant. Halvard pousse en ce dimanche sa route plein sud dans l’ouest de Madère, avant d’empanner et de pointer son étrave vers la Guadeloupe dès que l’effet des vents de secteur nord est se fera sentir.

Miranda réalise, de l’avis unanime des observateurs un somptueux début de course. A la faveur d’un judicieux empannage hier après midi, elle s’est emparée de la 6ème place du classement général provisoire, et bataille avec les ténors de la classe. Qui sait jusqu’où elle est capable de mener son Campagne de France

Miranda du matin…
Il me semble que cela fait bien plus d’une semaine que nous sommes partis. Il y a deux choses observées en chemin dont jamais je ne me liasse :
 – Les dauphins
– La trainée fluorescente du bateau

Si j’étais vraiment chanceuse, j’ajouterai les dauphins torpilles fluorescents.
Pas grand chose à raconter ce matin… Le temps est gris et triste en ce moment.

Miranda/ Campagne de France

Halvard du dimanche…
Bonjour,
Il parait que le dimanche c’est un jour qui a été inventé pour que l’on ne fasse rien, ou plutôt qu’on ne travaille pas, ce qui n’est pas vraiment la même chose. Il y en a, quand ils ne travaillent pas, ils s’ennuient. Ça me dépasse. Moi je serais plutôt du genre à avoir toujours quelque chose à faire et souvent le travail empiète sur tout ce que j’entreprends, généralement hautement plus important que les tâches obligatoires que l’on appelle “du travail”, (style administratif divers, comptabilité, rangement etc). Réflexion faite, je vais finir par me demander si le travail ce n’est pas un truc qui est juste bon pour les gens qui n’ont rien à faire.
Sur un bateau, la question ne se pose pas comme ça, dans la mesure où il faut bien que l’on turbine 24h sur 24 et 7 jours sur 7 si l’on veut que ça avance. D’ailleurs, même si on veut que ça n’avance pas, il y a du travail quand même. Par exemple réduire la toile ou affaler un spi, c’est  pas rien. Donc ce dimanche est un jour comme les autres, avec son lot de joies et de peines, son lot de manœuvres et éventuellement son lot d’emmerdes aussi, qui vont entrainer surement du “travail” supplémentaire. Travail qu’il serait judicieux de faire dès aujourd’hui, et ne pas attendre lundi matin pour s’y mettre, comme c’est le cas pourtant dans le monde du travail. Comme quoi, c’est encore une preuve que ce n’est pas si sérieux que ça le travail, parce que quand il y a un truc important, je ne vois pas l’intérêt de le reporter du vendredi midi au lundi matin. C’est que ce ne doit pas être si important où si urgent que ça. Heureusement qu’il y a quand même des métiers où on ne s’arrête pas le weekend. Par exemple, j’aimerais voir la tête de ceux qui défendent leur sacro saint weekend à rallonge s’ils ne pouvaient pas acheter leur pain le matin parce que la boulangerie est fermée tout le weekend.
Pour ce qui est des soucis éventuels à venir, on appelle ça des avatars, et ceci bien avant qu’un certain film portant ce nom là ai eu un certain succès. A propos d’Avatar justement, j’en ai récupéré un juste à côté de moi ce matin. Avatar, c’est le nom de francisation de Picoty et c’est donc le nom qui apparait sur l’AIS. Un peu de compagnie le dimanche matin, ça fait du bien. On pourrait aller prendre un petit café avec JC au bistrot en face de l’église, pendant que Monsieur le curé soutient le moral des troupes et attend avec impatience que tout le monde passe à confesse, histoire d’être informé comme il se doit des ragots du patelin. Ce serait bien aussi de trouver un journal, et que l’on soit un peu moins des naufragés de l’information, comme c’est le cas depuis le début de cette Route du Rhum.
C’est bien de causer un peu entre amis. On peut deviser par exemple du bord de merde que l’on est en train de faire, qui nous éloigne presque du but, mais si on ne le fait pas on risque d’être encore plus dans la mouise après. Quand on est dans la panade, c’est toujours plus sympa de partager avec quelqu’un, ça remonte toujours un peu le moral de constater qu’on n’est pas tout seul dans la merde. Il n’y a pas à dire, il y a tout de même une généralité dans les courses, c’est mieux d’être devant. Mais on ne va pas se plaindre, dans la mesure où il y a aussi plus de la moitié de la flotte qui aimerait bien être à notre place. Même si nous ne sommes pas au premier rang, d’une part ce n’est pas fini et d’autre part il y en a aussi pas mal qui se sont arrêtés au stand et qui n’en sont pas repartis. Avec le lot de petits ennuis divers et les séances de bricolage, raffinage et autres (je ne vais tout de même pas tout vous dire, car il y en a qui sont toujours prêts à se réjouir du malheur des autres), il est tout de même sympa de constater que nous sommes toujours en course et qu’un jour ou l’autre nous finirons bien par voir le soleil du sud.

A bientôt

Campagne2 France, à côté de Picoty – Avatar

 

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